Après 15 ans de reconstitutions de sites archéologiques Archeostudio change d'habit.
En attendant de nouvelles images, qui prennent un peu de temps à réaliser et assez différentes des précédentes, encore un regard (pas le dernier) sur la flamme mycénienne.
Elle brûle jusqu'en Crète minoenne, conquiert Troie puis embrase ses propres murs, comme à Pylos et Tirynthe, incendiés à leur tour cinquante ans après la destruction de la cité de Priam.
Six siècles après sa naissance, cette proto-Grèce conquérante disparaît dans les «Âges sombres»
L’écriture mycénienne (linéaire B) et les arts disparaissent, l’organisation et la hiérarchie sociale de type militaro-palatial volent en éclat, la population décroît fortement, les conflits et les destructions se succèdent, se propageant inéluctablement à toutes les cités -Palais.
Quelques années avant l'effondrement du monde mycénien, au terme d'une épopée de vingt ans, dix ans de guerre sur les terres "d'Ilion" (Troie), puis dix ans sur les mers, accostant des terres inhospitalières peuplées de créatures mythologiques, résistant (modestement) aux déesses et nymphes "euplokamos" (« aux belles boucles » ) envoyées pour l'égarer, Calypso, Nausicaa et Circé, le plus célèbre des rois mycéniens rentre chez lui.
Au sud de la mer tyrrhénienne, Ithaque et ses voisines forment le coeur du royaume d'Ulysse (ou Odysseus).
Kérkyra (aujourd'hui Corfou),Lefkada (Leucade), Kefalonia (Céphalonie), Zante et un peu plus haut Paxos et anti Paxos où se cachent Lakka et Gaïos. Refuges magiques pour ceux qui aiment les voiles, les coques qui glissent comme des gouttes d'encre dans une eau claire et les haubans qui sifflent quand le vent se lève.
Ces lieux gardent encore le secret de sa dernière demeure.
Pénélope et Télémaque l’ont retrouvé, mais nous l’avons perdu.
Compliquant la recherche de l'archétype du héros, le roi disparu a deux noms : Ulysse pour certains, Odysseus pour d'autres. (ci-dessous)
En attendant que les nouvelles réalisations soient mises en ligne , certaines des précédentes sont au menu (Peuples de la Mer, Libye antique). Les plus anciennes ne seront pas reprises. Ou «remasterisées » si l’occasion se présente.
Envahisseurs de l'Antiquité
Les Peuples de la Mer : "OPERATION CAURIA" - Mai 2014 (archeostudio / France Télévision / France 3 Corse Via Stella)
Leptis Magna - Lybie antique II
Une des plus grande cité du monde romain - 2012 (archeostudio / ARTE- ZDF Allemagne - Musée du Louvre)
Leptis Magna - Lybie antique I
Une des plus grande cité du monde romain- 2007 (archeostudio / France Télévision - Des racines et des ailes)
L'Odyssée, une aventure passionnelle qui n'est pas terminée
1- L’Iliade, une Histoire de détails.
2- L’Odyssée, ode au retour et malédiction divine
3- Pénélope, modèle de maternité et de fidélité
4- Morale grecque rigide : fidélité et vertu
5- Circé la nymphe magicienne, pourquoi céder à un mortel ?
6- Ulysse, entre vertu et passion éternelle.
7- Souffrance et persécution du héros grec (La Télégonie)
8- Interprétation (personnelle) de cette longue histoire
Plus on se rend sur les terres d’Ulysse, plus on tente de déchiffrer son mythe intemporel, en le replaçant à son époque, soit entre 1300/1200 avant JC.
Bien qu’il ait été (ré) écrit près de 500 ans plus tard par Homère, condensant et complétant les récits des aèdes (α ̓οιδο ́ς) qui célébraient déjà les dieux et les héros en s'accompagnant de leur lyre.
1- L’Iliade, une Histoire de détails.
L'Iliade (en grec ancien Ἰλιάς ) raconte la guerre de Troie en mêlant la mythologie à un fait historique.
L’organisation hiérarchisée et guerrière du monde mycénien aux multiples « Wanaka » (roi, en écriture « linéaire B » mycénienne, au sens d’un chef de guerre qui exerce aussi le pouvoir, et « Wanax » en grec ancien) est parfois proche du système féodal du moyen âge, voire de l’organisation du premier Shogun de l’époque d’Edo, Ieyasu Tokugawa (1603).
Une sorte d’Agamemnon samouraï.
Quel sens donner à ce récit.
Une multitude de détails peuplent ce récit romanesque de la même manière que les rares best sellers antiques, telle « l’Épopée de Gilgamesh » en Mésopotamie, « le Conte du naufragé » dans le Moyen empire égyptien et « Le Périple des marins de Néchao » au 7ème siècle av JC dans ce même royaume des Deux Terres.
Des détails qui changent tout.
En lisant Homère, comprenant que les mythes et les contes avaient une part de réalité historique, en 1870 Ernst Schliemann trouve Troie sur la butte d'Hissarlik, en Turquie. Pour y parvenir cet autodidacte inspiré apprend plusieurs langues anciennes et orientales.
Il découvre ensuite les ruines de Mycènes en 1874, puis Orchomène en 1880 et Tirynthe en 1884.
La voie est ouverte.
Mais ces "détails" narrés par Homère ne permettent pas encore d'obtenir la clé du mystère de la disparition soudaine et brutale des cités fortifiées des vainqueurs de Troie.
A moins que l'archéologie et l'ethnologie antique expliquent bientôt que la grande cité de Troie a été détruite par "Les Peuples de la mer" et non par les cités mycéniennes coalisées.
Ou qu'ils forment ensemble un seul phénomène complexe et imbriqué.
L’Iliade est-elle un conflit initié pour conquérir une cité-verrou de l'Orient proche, qui échappe ensuite à ses instigateurs, s'étend et fini par embraser le monde égéen et anatolien, jusqu'à l'Egypte pharaonique.
Cette imprévisible instabilité de la guerre, conjuguée aux terribles sècheresses de la fin de l'âge du bronze et à la faim qui pousse les peuples vers des terres plus clémentes, échappe à ses créateurs et rend la conflagration hors de contrôle.
Les tyrans, déjà égarés par les mirages du pouvoir ou l'ignorance de l'ardeur des peuples à resister à l'oppression, sont désormais incapables de la maîtriser.
L'Histoire est peuplée d'innombrables guerres de ce genre.
- Ceux qui en sont la cause ignorent la plupart du temps comment les arrêter.
Et ils disparaissent généralement bien avant que cessent les haines.
- Ceux qui les font cherchent encore le trait qui sépare le bien du mal.
Ils attendent le jour du retour comme le vrai but d'une guerre qui ne les quittera jamais pour autant.
Où est le trait ? Avoir été soldat n’apporte pas de réponse.
L'Iliade est un modèle évocateur sur la genèse de la guerre ; faire périr les autres pour ne pas disparaître soi-même.
Pour Clausewitz ("De la guerre" - 1832) il est impossible de gagner une guerre; le recours à la violence armée est un moyen supplémentaire pour gagner une relation politique.
La guerre débute lorsqu’un groupe qui subit une agression décide de réagir.
C’est le choix de l’acteur agressé de se défendre par la violence armée qui marque l’entrée en guerre.
Ainsi Achille le grec et Hector le troyen, deux autres héros, vont s'affronter jusqu'à la mort de l'un ou de l'autre.
Ils mourront tous les deux en définitive, peu importe l'instant dans le récit, match nul.
Les dieux grecs en seront satisfaits.
Les humains les servent et se doivent d'être héroïques pour rendre fiers leurs protecteurs divins.
Gagner une guerre n'est pas le plus important, seule la gloire et le destin du héros comptent sur l’Olympe.
Etre un mythe pour survivre au temps. Devenir immortel en perdant courageusement la vie.
Mais pour les hommes, la poursuite de la guerre sera politique.
Pour eux la mort du héros restera un modèle : gagner la paix.
Ulysse, chef de guerre humain, roi courageux et héros parmi les siens, ne voulait pas faire cette guerre.
Pour le contraindre au départ il a fallu enlever Télémaque, son fils encore enfant.
Une fois jeté sur les rivages de l’Orient voisin, le roi d’Ithaque grâce à sa « Métis » (voir infra) et à sa bravoure d’homme juste a donné la victoire aux mycéniens à l’issue d’une guerre cruelle et fratricide de dix ans.
Comme Agamemnon, roi mycénien aux noirs desseins, certains tyrans contemporains devraient méditer la leçon simple et multi séculaire évoquée par Clausewitz : on ne peut gagner une guerre en tentant d'asservir d'autres peuples au prix de la destruction du sien, victime de l'éternel et irrépressible désir de vengeance des vaincus d'hier. Sans songer à sortir des combats par un traité politique, tel un Phoenix destructeur la guerre renaîtra sous les pretextes les plus futiles, jusqu'à l'anéantissement.
Ainsi ont péri les cités grecques, l'empire romain, les assyriens, les perses, les hittites, l’Indochine, le IIIème Reich, " l'Ancien régime" en France et pratiquement tous les royaumes occidentaux, les révolutionaires inspirés par la rédemption des âmes corrompues , à "rééduquer" avant leur mort, le Kampuchéa, toutes les colonisations en général…
La liste est trop longue.
Comme les hommes qu'ils broient, les despotes finissent par disparaître, laissant à leurs suivants le soin de faire face à l'effondrement.
La politique succède toujours à la guerre.
Mais les autocrates qui parient par erreur sur leur armée inversent cette logique, ignorent la première par mépris de l'Histoire et commencent par la secondre.
Remontez le large Dniepr jusqu'au "Rus’ de Kiev", créé par des conquérants scandinaves venus en Drakkar il y a 1200 ans.
Les buts de guerre et les ambitions de la fin de l’âge du bronze n’ont pas pris une ride.
Le courage, la gloire, la souffrance et le sacrifice des autres non plus.
Il ne manque que les mycéniens et les troyens.
Quoique …Odessa et Sébastopol, ça ne s’écrirait pas « Odysseus » ou "Odessos" et « Sebastospolis » en grec ancien ?
Sebastospolis signifiant littéralement « ville auguste ou vénérable ».
Ville bâtie par l'impératrice conquérante Catherine II de Russie à la gloire de l’antiquité grecque. Modèle de grandeur.
Un tyran peut donc honorer les noms mythiques de ces villes en les détruisant…
Sait-il au moins pourquoi la tsarine de toutes les Russies a voulu raviver l’hellénisme de ces lieux ?
Ne voulait-elle pas glorifier « Odysseus » (Ulysse) ?
Espérer rejoindre l’Olympe et se croire maître des hommes, tel un dieu en ces terres, sans savoir qu’un héros grec meurt pour une juste cause ?
En souffrant dignement, cela va de soi (voir infra).
Elle est bien bonne.
La foudre de Zeus descendra plus sûrement de l’Olympe sur ceux qui ignorent volontairement l’Histoire et méprisent les leurs.
Ulysse, où sont partis les centaines de voiliers de vos guerriers après l’Iliade ?
En Grèce ou aux confins de la méditerranée en quête de nouvelles terres ?
Les navigateurs de l'Iliade faisaient ils partie des « Peuples de la Mer », envahisseurs des royaumes antiques de l'Est, de la Palestine ( la "Pelestina" des "Pelest" grecs, revenant de Crète et de Sardaigne, les Philistins de la Bible - analyses ADN - à lire : https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/07/une-nouvelle-analyse-adn-revele-lorigine-des-philistins).
Voguant aussi vers l'Occident : Sicile, Sardaigne, Corse, Italie, Baléares, Espagne, Tunisie, Lybie…
Autant de mers et de terres lointaines où se déroule l’Odyssée d’Homère.
Mêlant une fois encore la mythologie à certains sites, identifiés aujourd’hui.
Ces détails qui changent tout et expliquent l’Histoire.
Même pour ceux qui ne veulent pas y croire et s'accrochent à l'idée que le passé est un obstacle au présent, nécessairement idéal puisqu'ils en sont les maîtres.
Ces détails sont là, enfouis quelque part.
2- L’Odyssée, ode au retour et malédiction divine
Sur le chemin du retour, Ulysse est puni par Poséidon pour avoir rendu aveugle le cyclope Polyphème.
Condamné à une absence de dix ans encore, perdu dans une errance aliénante sur les mers, loin de Pénélope. Voyant mourir ses marins et amis un à un lors de son périple.
Jusqu'à rester seul face à son destin.
Le mythe du héros grec est une souffrance qu'il faut vaincre.
Brillamment, cela va de soi.
Ulysse a vaincu le courroux de Poséidon, il est rentré chez lui.
Pénélope et Télémaque étaient là.
Happy end ?
Il faut poursuivre et lire les autres contes rapportés par les aèdes, au-delà de l’Odyssée recomposée par Homère, pour connaître le destin d’Ulysse et la fin de cette série.
De ce « cycle troyen » comme le nomment les écrivains grecs anciens.
Télégonos, l'un des enfants que l'attirante sorcière Circé a eu avec Ulysse a fini par rejoindre sur Ithaque ce père héroïque qu’il ne connaissait pas, petit enfant lors de son départ.
On ne peut pas vaincre son destin.
Lisez la Télégonie (ou allez au § 7).
(si les relations mouvementées entre le héros, les nymphes, les monstres et les déesses vous intéressent)
Il est certain que la Grèce, l'Egypte, Rome, Sumer ou Babylone sont là pour l'éternité.
Ces civilisations ne vont pas s'évanouir dans le temps.
Autant en profiter pour étendre le champ des réalisations vers d'autres horizons. Ouvrons d'autres pages.
L'Inde, l'Afrique, le continent Américain et l'Asie n'ont rien à envier à nos grands classiques culturels européens et moyen-orientaux.
Paralèllement d'autres réalisations m'ont ramené au dessin et à la conception / animation de personnages 3D.
Il est peu être temps de mêler aux édifices imposants de l'Histoire les petites histoires des vivants, tragiques ou héroïques.
Pas de pyramides sans Pharaons évidemment et pas plus de temples sans prêtres ou de navires sans marins, ni d'Odyssée sans Ulysse.
Parmi celles et ceux qui décortiquent inlassablement le passé, nombreux ajoutent aujourd'hui des destins individuels à l'approche architecturale de l'Histoire, héros mythiques ou anonymes, âmes pures ou perdues, vainqueurs ou vaincus. Peu importe.
Ils ont fait l'Histoire.
Leurs édifices de pierre sont plus durables que la chair. Mais ils n'existeraient pas sans elle.
Il y a encore beaucoup à faire pour lui rendre la place qui est la sienne.
A bientôt.
Phil
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